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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/117

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des Bulgares[1] qui se livraient à cette passion. L’hérésie éteinte, par une impardonnable erreur, on continua de poursuivre la morale de ce peuple, et de le punir du même supplice dirigé jadis contre l’opinion ; mais, bien revenu de cette extravagance, on se contente aujourd’hui d’une punition passagère ; et quand l’homme sera parvenu à ce degré de philosophie où notre siècle l’élève tous les jours, on retranchera même cette inutile correction, et l’on sentira que, nullement maîtres de nos goûts, nous ne sommes pas plus coupables en nous y livrant, quelques dépravés qu’ils puissent être, que nous ne le sommes d’être nés bancals ou bien faits.

Cœur-de-Fer s’échauffait en exposant ses sages maximes, couché à terre le long des reins de Justine, et précisément dans la position où il la desirait pour en jouir d’après ses goûts ; il relevait insensiblement les jupes de notre héroïne, qui, moitié crainte, moitié séduction, n’osait encore opposer de dé-

  1. On sait que le mot boulgre ou bougre dérive de celui de Bulgare. Voyez à ce sujet la savante dissertation qui se trouve dans Vénus dévoilée du même auteur.