Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/144

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cette faveur par le dévouement le plus entier à tout ce qui pourra servir vos intérêts. — Vous savez à quelle condition je puis vous accorder la grâce que vous me demandez, Justine, répondit Cœur-de-Fer, vous n’ignorez pas ce que j’exige de vous. — Eh bien ! monsieur, je fairai tout, s’écria-t-elle, en se précipitant entre ce malheureux, et le voleur, toujours prêt à assassiner sa victime, oui, oui, je consens à tout, sauvez-le, je vous en supplie ; viens donc, dit alors Cœur-de-Fer à Justine ; c’est sur l’heure même que je veux que tu accomplisse ta parole, et en disant cela, il l’entraîne avec le captif dans un taillis voisin ; il attache Saint-Florent à un arbre, et faisant mettre Justine à quatre pattes aux pieds de ce même arbre, il la retrousse, et se prépare à consommer son crime, en tenant toujours le bout de son pistolet sous la gorge du pauvre voyageur, dont la vie dépend de la soumission de Justine, qui, confuse et tremblante, se prête, en frémissant et en embrassant les genoux du captif, à tout ce qu’il va plaire à son bourreau de lui faire éprouver. Mais, un Dieu vint préserver encore une fois Justine des malheurs qui lui sont réservés ; et la nature, aux ordres de ce