Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/159

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Qui, le premier l’avait si vivement excité eh quoi ! j’ai pu négliger de tels apas ! Cette superbe fille a d’autres prémices que je n’ai pas osé cueuillir ! Détestable pusillanimité ! Foutons, foutons ce cul divin, qui me donnera cent fois plus de plaisirs que le con ; entr’ouvrons-le, déchirons-le sacre-Dieu, sans aucune pitié. Maître absolu d’exécuter tout ce qu’il veut sur un corps inanimé… sans défense, le coquin place sa victime dans l’attitude propice à ses perfides desseins : considérant le trou mignon qu’il va perforer, sa méchanceté s’irrite de la disproportion ; il braque l’instrument, sans le mouiller : toutes ces précautions, nées de la peur ou de l’humanité, sont méconnues du crime et de la vraie luxure ; et pourquoi donc empêcher de souffrir l’objet dont la douleur augmente nos jouissances ? Le scélérat encule ; une demi-heure entière l’indigne se plaît à cet outrage ; il y serait peut-être encore, si la nature n’eut, en le comblant de ses faveurs, posé le terme à ses plaisirs.

Le perfide s’éloigne à la fin, laissant la malheureuse victime de son libertinage à terre, sans ressources, sans honneur, et presque sans vie.