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cette conduite faisait frémir notre malheureuse héroïne, et qu’elle tâchait d’en résoudre des motifs personnels pour étouffer dans son ame la terrible passion dont elle était travaillée ; mais l’amour est-il donc un mal dont on puisse guérir ? Tout ce qu’on cherche à lui opposer n’attise que plus vivement sa flamme : le perfide Bressac ne paraissait jamais plus aimable aux yeux de cette pauvre fille, que quand sa raison avait réuni devant elle tout ce qui devait l’engager à le haïr.


CHAPITRE V.


Projet d’un crime exécrable. — Efforts pour le prévenir. — Sophismes de celui qui le conçoit. — Préliminaires, exécution de cette horreur. — Justine s’échappe.


Il y avait deux ans que Justine était dans cette maison, toujours persécutée par les mêmes chagrins, toujours consolée par le même espoir, lorsque l’infâme Bressac, se