Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/259

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pourquoi ne l’as-tu pas pris ? — Oh ! mon cher fils, comment peux-tu traiter avec tant de rigueur celle qui t’a porté dans son sein ? — Ce service est nul pour moi ; tu ne m’avais pas pour objet en travaillant à mon existence ; et le résultat d’un procédé qui n’a satisfait qu’un con, ne saurait avoir nul mérite à mes yeux. Suis-moi, putain, suis-moi, et ne raisonne plus. À ces mots, il la saisit, l’entraîne par les cheveux jusques dans un petit jardin planté de cyprès et entouré de hauts murs, asyle impénétrable, et dans lequel, avec l’obscurité des tombeaux, régnait le silence affreux de la mort. Là, Justine, conduite par Jasmin et Joseph, attendait, en tremblant, le sort qui lui était réservé. Les premiers objets qui s’offrent aux yeux de madame de Bressac, sont, d’un côté, un large trou, préparé pour la recevoir ; de l’autre, quatre dogues monstrueux, écumant de rage, et qu’on laissait jeûner, à cette intention, depuis la découverte du malheureux secret ; Parvenu dans ce lieu d’horreur, Bressac lui-même trousse sa mère ; ses mains impures se portent avec lasciveté sur les chastes attraits de cette respectable femme : le sein qui l’allaita excite sa fureur ; il le paitrit