Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/286

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fidèle à son culte, n’y jette pas même ses regards ; il en craint jusqu’aux apparences. Si l’attitude les expose, il les déguise ; le plus léger écart troublerait son hommage, il ne veut pas qu’on le distraie ; enfin, sa fureur n’a plus de bornes ; il l’exprime par des invectives, il accable de sottises et de menaces cette pauvre petite malheureuse, tremblante sous les coups dont elle se voit prête à être déchirée : Rodin, que l’on branle toujours, est aveuglé par le plaisir. Allons, dit-il, préparez-vous, il faut souffrir ; et le cruel laissant, d’un bras vigoureux, tomber ses faisceaux à-plomb sur toutes les parties qui lui sont offertes, en applique cette fois-ci vingt coups, qui changent bientôt en vermillon le tendre et divin incarnat de cette peau si fraîche. Julie pousse des cris, des pleurs coulent de ses beaux yeux et se répandent en perles sur sa jolie gorge : Rodin n’en devient que plus furieux ; il reporte brutalement ses mains sur les parties molestées, les touche, les comprime, semble les préparer à de nouveaux assauts. Rodin recommence, sa sœur l’excite. Tu la ménages, lui crie cette mégère. Eh non, non, dit Rodin, n’appuyant plus un seul coup qui ne soit précédé d’une