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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/292

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Aimée sort en baissant les yeux, et le féroce instituteur demande un garçon.

Celui que Célestine amène est un écolier de quinze ans, plus beau que l’Amour même ; Rodin le gronde. Plus à l’aise avec lui, sans doute, il le cajeole, il le baise, en le sermonant. Vous avez mérité d’être puni, lui dit-il, et vous allez l’être. À ces mots, la culotte est à-bas. Mais tout l’intéresse ici ; rien n’est exclut, les voiles se relèvent, tout se palpe indistinctement ; le cul, le vit, les couilles, le ventre, les cuisses, la bouche, tout se baise, tout se dévore ; Rodin menace, il caresse, il invective, il flatte, il est dans ce désordre délicieux de la luxure, où les passions n’écoutent plus que leur organe, où le voluptueux ne se plaint, que de l’impossibilité dans laquelle il est de ne pas multiplier ses outrages. Ses doigts obscènes cherchent à faire naitre dans ce jeune garçon les mêmes sentimens de lubricité qu’il en reçoit ; il le branle. Eh bien, dit le satire en voyant ses succès, vous voilà pourtant dans cet état impur que je vous ai si sévèrement défendu ; je gage qu’avec deux mouvemens de plus, tout partirait sur moi. Trop sûr des titillations qu’il produit, le libertin s’avance pour en re-