Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/293

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cueillir l’hommage, et sa bouche est le temple offert à ce divin encens ; ses mains en excitent les jets, il les attire, il les dévore, lui-même est tout prêt d’éclater ; mais il veut en venir au but. Ah ! je vais vous punir de cette sottise, dit-il en se relevant, les lèvres encore inondées du foutre qu’il avale ; oui, fripon, je vais vous punir. Il prend les mains du jeune homme, il les captive, s’offre en entier l’autel où veut sacrifier sa fureur, il l’entrouvre, ses baisers le parcourent, sa langue s’y enfonce, elle s’y perd. Rodin, ivre d’amour et de férocité, remèle encore les expressions et les sentimens de tous deux. Ah ! petit fripon, s’écrie-t-il, il faut que je me venge de l’impression que tu me fais. Les verges se prennent, Célestine suce son frère, celui-ci fouette. Plus excité sans doute qu’avec la vestale, ses coups deviennent et plus forts et bien plus nombreux. L’enfant pleure, Rodin s’extasie. Mais de nouveaux plaisirs l’appellent. On détache l’écolier ; d’autres surviennent. Une petite fille de douze ans, belle comme le jour, succède au garçon ; à celle-ci un écolier de seize, suivi d’une fille de quatorze. Rodin, toujours servi, toujours aide par sa sœur, en fustige soixante dans sa