Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/336

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retirez-vous, je ne vous en veux point, mes sentimens pour vous sont tels, qu’eussiez-vous attenté à mes jours, je crois que je vous pardonnerais encore. Mais pour toi, scélérat, dit-il en saisissant l’ecclésiastique au colet… pour toi, suborneur atroce, indigne satellite d’une religion que j’abhorre, tu ne sortiras pas d’ici, sois-en sûr, aussi facilement que tu y es entré ; un cachot va me répondre de toi ; je t’apprendrai à venir souiller de ton souffle impur les principes de philosophie que je répands dans cette maison. Sortez, Rosalie, allez chez votre tante, et n’en sortez pas sans mes ordres. Rodin entraîne alors l’abbé, tout interdit, et, aidé de sa sœur et de sa gouvernante, il le plonge dans un caveau de sa maison où jamais le jour n’avait pénétré. Il revient de-là chercher Rosalie pour l’enfermer dans un autre cachot. Rodin sort, il parcourt le village. On vient d’enlever ma fille, dit-il à tout le monde, et je soupçonne l’abbé Delne… On vole chez lui, l’abbé ne s’y trouve point. Voilà mon malheur éclairci, dit Rodin ; je n’avais que des soupçons… d’affreuses vérités m’éclairent… C’est ma faute, j’avais vu commencer