Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/34

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la plus vile portion, comme s’il n’y avait pas plus d’hommes, en un mot, qu’il n’en faut sur le globe, et comme s’il n’était pas plus nécessaire à la politique et à la nature, de détruire que de conserver ; et ici Dubourg, écartant La robe qui couvrait ses mouvemens, fit voir à Justine qu’il commençait à tirer un assez bon parti du petit engin sec et noir que sa main secouait depuis si long-tems ; allons, dit-il brusquement alors, allons, finissons des discours où tu n’entends rien, et cesse de te plaindre de la fortune, quand il ne tient qu’à toi d’y remédier. — À quel prix, juste ciel ! — Au plus médiocre, puisqu’il ne s’agit que de se trousser et de me faire voir à l’instant ce qui est sous tes jupes… appas bien minces, sans doute, et que tu ne devrais pas autant faire valoir. Allons, foutre, décide toi, je bande, je veux voir de la chair, qu’on m’en montre à l’instant ou je me fâche. — Mais monsieur… — Absurde créature… imbécille putain, crois-tu que je te ferai plus de graces qu’aux autres, et se levant avec fureur, il barricade sa porte, et saute sur Justine, dont les pleurs coulaient avec abondance ; le libertin les baise… il dévore ces larmes précieuses qui devaient lui donner l’idée de