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abondante décharge ; elle a beau presser, secouer, sucer cet instrument mollet, rien ne lève ; Dubourg lui-même a beau passer avec ces deux femmes de la tendresse à la rigueur, de l’esclavage à la tyrannie, de l’air de la décence aux excès les plus crapuleux, tous les trois excédés ne réussissent pas même à faire retrouver à ce malheureux engin l’air majestueux qu’il faudroit pour entreprendre de nouvelles attaques. Dubourg y renonce, il fait promettre à Justine de revenir le lendemain, et pour l’y mieux déterminer, il ne veut pas absolument lui donner un sou : on la remet entre les mains de la Desroches, et la Delmonse reste chez Dubourg, qui, restauré par un excellent repas, se vengea bientôt sur cette jolie femme de l’impossibilité où la nature l’avait mis de consommer son crime avec la petite fille. Il en coûta quelques vexations mutuelles, beaucoup d’efforts d’un côté, de complaisances de l’autre ; mais le sacrifice se consomma, et le superbe cul de la Delmonse reçut l’offrande infructueusement destinée à celui bien plus frais de Justine ; celle-ci, de retour à la maison, certifia à son hôtesse, que dût-elle expirer de besoin, elle ne s’exposerait plus à pareille scène ; elle accabla de nou-