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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/63

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lionnaire, ainsi que nous l’avons dit, le signa de son foutre au fond du beau cul de la Delmonse ; et dès le lendemain, cette aimable amie travailla sans relâche à la réussite du projet. Assez méchante pour avoir pris grand plaisir à l’idée de perdre la malheureuse Justine, elle ne manqua pas de revenir le lendemain déjeuner chez Desroches. Vous m’intéressâtes hier, mon enfant, dit l’hypocrite Delmonse à Justine, qu’on ne manqua pas de faire descendre ; je ne croyais pas que l’on put porter aussi loin la sagesse ; en vérité, vous êtes un ange arrivé tout exprès du ciel pour la conversion des humains ; je ne me suis, jusqu’à ce moment-ci, offerte à vos regards que comme une libertine : mais, je dois en convenir, à vous seule est dû le changement subit qui vient de s’opérer dans moi ; et c’est sur votre sein que je le jure, mon aimable modèle, vous ne me verrez plus que repentante et vertueuse. O Justine ! ô toi, qui deviens si nécessaire à ma conversion ! Voudrais-tu consentir à venir partager ma retraite ; je t’aurais sous mes yeux ; et les grands exemples que je recevrai sans cesse de toi, perfectionneront bientôt l’ouvrage de la réflexion.