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jolies filles d’environ quinze à dix-huit ans ; quatre garçons de treize à seize ans occupaient le reste ; toutes ces victimes avaient été débauchées et enlevées dans différentes villes d’Italie ; deux de ces filles, l’une de seize ans, l’autre de dix-huit, étaient de Raguse en Albanie ; il était difficile de voir de plus belles créatures : au moment où nous les examinions, nous crûmes entendre quelque bruit au bas de l’escalier du château, nous volons nous éclaircir de la cause de cet événement ; c’était le retour de nos gens et de ceux de l’Italien. Nous commençâmes par faire venir ces derniers, au nombre de trois, et les ayant fait boire dans la salle où étaient encore les restes de notre repas, au moyen de notre poudre prompte, nous les avons bientôt mis au rang de leur maître. Redescendant alors pour parler aux nôtres : retournez à la ville, dîmes-nous, nous voulons passer encore vingt-quatre heures ici ; Cordelli garde ses gens, c’est tout ce qu’il nous faut, et la voiture repartit. Nous retournâmes examiner les victimes : Durand, dis-je, je prends ces deux Albanaises pour moi, elles me dédommageront d’Elise et Raimonde, et je réponds aux si-