Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/172

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t-elle à sa femme-de-chambre, jeune fille de dix-huit ans, belle comme le jour. Oui, madame, lui répondit celle-ci, il y en a dix là qui attendent vos ordres ; n’imaginant pas que madame eût besoin d’eux ce soir, ils allaient se retirer désolés, car ils sont bien en train. Est-ce que tu les a maniés, bougresse, dit la belle Vénitienne ? — Oui, madame, j’en ai touché quelques-uns, mais je ne les ai pas fait décharger ; madame peut s’en convaincre. Allons, amène-les moi, coquine, je veux en régaler ma nouvelle amie. Rosetti arrive aussitôt avec les dix jeunes gens, qui me parurent d’une taille et d’une figure enchanteresse ; en un clin-d’œil, la soubrette et la maîtresse, mettent ces armes en état ; et je me vois à l’instant menacée de dix vits, dont mes mains eussent à peine empoigné le plus mince. Eh bien ! me dit Zanetti, toute nue… échevelée comme une bacchante, c’est pour toi cette fête, où veux-tu que posent ces vits ?… Oh ! foutre, m’écriai-je, étourdie de ce spectacle, mets-les par-tout… par-tout… Non, me dit-elle, il faut desirer le plaisir, contente-toi de te les faire mettre dans le con cette première tournée, cela