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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/197

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maison que celui que je vais y faire. Je voudrais que l’univers entier cessât d’exister quand je bande. Moberti s’asseoit, il ordonne à sa maîtresse de déshabiller Angélique, pendant que Mirza, l’aînée des filles, et la jeune Marietta attendront dans un silence respectueux les ordres qui émaneront du brigand.

Zanetti, en cachant avec le plus grand soin toutes les parties antérieures d’Angelique, approche sa croupe de Moberti, qui, après l’avoir brutalement maniée, déclare qu’avant qu’il soit une heure, ce beau cul va changer de forme ; il touche ce ventre rebondi, le frappe avec délices et lui pronostique les mêmes malheurs. Ah ! monsieur, dit l’intéressante Angélique, vous m’avez cruellement trompée ; il ne m’est que trop facile de m’appercevoir à présent à quelles horreurs je suis destinée ; respectez au moins le fruit que je porte. On ne se peint point ici les éclats de rire que l’intercession fit pousser à ce scélérat. Double putain, s’écrie-t-il en accablant de coups cette malheureuse ; oh ! oui, oui, ne doute pas que je n’aie les plus hautes considérations pour ton état ; il n’est rien à mes yeux