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lité qu’ont les femmes pour les infidélités d’imagination, c’était de Charlotte que je recevais des sensations voluptueuses, j’étais couverte de ses pollutions… de ses baisers… et je ne pensais qu’à trahir Charlotte.

Femmes adultères, vous voilà : dans les bras de vos époux, vous ne leur abandonnez que le corps, et les sensations de voluptés qu’ils y font naître, n’appartiennent jamais qu’à l’amant ; ils se trompent, ils prennent pour eux l’ivresse où leurs mouvemens vous plongent, quand les imbécilles n’ont pas une étincelle de l’embrâsement. Sexe enchanteur, continuez cette tromperie, elle est dans la nature ; la flexibilité de vos imaginations vous le prouve ; dédommagez-vous ainsi, quand vous ne le pouvez autrement, des chaînes ridicules de la pudeur et de l’hymen, et ne perdez jamais de vue que si la nature vous fit un con pour foutre avec les hommes, sa main forma, du même jet, le cœur qu’il faut pour les tromper.

Charlotte s’enivra de mon sperme, et j’avoue qu’il coula par flots, dans l’idée vraiment délicieuse pour une tête comme la mienne, de perdre à jamais celle qui le faisait ainsi répandre : elle se rejette dans mes