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branler. Nous nous échauffions à loisir des détails lascifs que les plus excessives débauches offraient à nos regards. Avec ma figure et mon âge, il m’arrivait souvent d’être plutôt desirée qu’une des créatures de notre maison. Si la partie me convenait, je me prostituais à l’instant. La bisarrerie des caprices de la Durand, son goût décidé pour le crime, ses charmes, quoique sur leur déclin, là faisaient souvent desirer de même. Parfois aussi l’on nous réunissait, ou l’on nous mêlait avec d’autres filles, et Dieu sait alors quelles orgies !

Un homme d’une des familles les plus distinguées de Venise, se présente un jour chez nous. Le libertin dont il s’agit se nommait Cornaro. Il faut, me dit-il, que je t’avoue la passion dont je suis dévoré. — Ordonnez monsieur, ordonnez, on ne refuse rien dans cette maison. — Eh bien, ma chère ! il faut que j’encule un petit garçon de sept ans, dans les bras de sa mère et de sa tante, et que ces deux femmes aiguisent elles-mêmes les fers, dont un homme que j’amènerai se servira pour trépaner l’enfant pendant que je le sodomiserai. L’opération faite, il faut que j’encule la mère sur