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de la lubricité ; ces flétrissures me délectent ; oh ! combien la nature corrompue est belle dans ses détails, et combien les pavots de la vieillesse l’emportent à mon avis sur les roses de l’enfance ! baisez-moi, culs divins, parfumez-moi de vos zéphirs et retournez ensuite à vos places pour nous prostituer de concert.

Que sont ces femmes, dit ensuite Cornaro en jettant les yeux sur les complaignantes entourant la table ? Ce sont, répondis-je, des victimes condamnées à la mort et qui, connaissant ton autorité dans ces lieux, viennent à tes genoux implorer leur grâce. Elles ne l’auront assurément pas, dit le barbare en jetant, sur elles, un coup-d’œil féroce : j’ai souvent fait mourir beaucoup de gens, mais je n’ai jamais accordée nulle grâce. De ce moment, on se mit à manger, et tout ce qui devait se mouvoir se mit en action.

Cornaro, que l’on suçait sans cesse, bandait déjà fort dur ; il dit qu’il fallait que chacune des victimes vint recevoir un supplice de lui. Ces charmantes créatures se lèvent l’une après l’autre, commencent par présenter leur cul au paillard, et se prêtent