Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’y en a jamais à se priver du plaisir d’en faire une mauvaise ; parce que la première a de l’éclat, et que l’autre n’en a point. La seconde branche du résultat est que, si les plaisirs que vous pourriez attendre de ce supplément de fortune, vous touchent plus que le bonheur de Fontanges, il faut très-promptement vous débarrasser d’elle : car, vous ne pouvez jouir de ces deux bonheurs à-la-fois, et vous devez nécessairement sacrifier le plus faible.

Examinons maintenant quelle est l’espèce de sentiment que vous deviez à madame de Donis… aucun, ce me semble ; la volupté vous a réunies, le crime vous a séparées ; dût-elle exister encore, assurément vous ne lui devez rien ; morte, beaucoup moins, sans doute ; il serait absurde, extravagant, d’avoir encore un sentiment quelconque pour un être qui ne peut plus en jouir ; on ne doit aux mânes de cet être, ni respect, ni considération, ni amour, ni souvenir ; il ne peut occuper l’imagination en quelque sens que ce puisse être, parce qu’il ne le pourrait que désagréablement, et vous savez qu’il est dans nos principes, de ne jamais laisser parvenir à l’esprit, que des idées