Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/309

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agréables ou voluptueuses ; or ; cette série d’idées se prolonge en molestant la fille, puisque ce fut par volupté que vous vous défîtes de la mère ; ces idées se troubleraient, se dégraderaient infailliblement, si vous alliez maintenant rendre service à la fille ; il n’y a donc, non-seulement, aucun inconvénient, à ce que vous ne soyez utile en rien à cette fille, mais il est même nécessaire à votre volupté, que vous la rendiez très-malheureuse ; les idées, nées de l’infortune où vous allez la plonger, se renoueront à celles des atrocités répandues, exécutées par vous, sur le reste de la famille ; et de la réunion de toutes ces idées, naîtra nécessairement pour vous un tout voluptueux, absolument absorbé par des procédés contraires : ne m’alléguez pas les sentimens de tendresse éprouvés par vous, autrefois, pour madame de Donis ; il serait absurde de les réveiller, non pas seulement à cause que vous les avez troublés par votre crime, mais parce qu’il faut bien se garder d’en conserver le moindre pour quelqu’un qui n’existe plus ; ce serait user les facultés de son cœur à une chose inutile, et nuire à son action pour des choses plus réelles ; rien ne