Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/355

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nant. Il lui attache, en disant cela, les deux mains sur un billot, l’encule, et je coupe les mains pendant qu’il opère : le sang s’étanche, les plaies se bandent ; aussi-tôt, continuant de foutre, le barbare ordonne à la victime de tirer la langue : je saisis cette langue avec des tenailles, et l’extirpe de même ; je crève l’autre œil… Il décharge : bon, dit-il, en se retirant, et revêtissant la victime d’une grosse chemise, nous voilà bien sûrs qu’elle n’écrira point, qu’elle ne verra goutte, et qu’elle ne parlera à personne. Nous la descendons sur le grand chemin ; cherche ta vie maintenant, garce, lui dit Noirceuil, en lui donnant un grand coup de pied dans le cul, l’idée de te voir périr, de cette manière, excite bien mieux notre lubricité que celle de t’assassiner… Va… va, si tu peux, dénoncer tes persécuteurs ; elle peut au moins entendre leurs questions, dis-je, l’ouie se trouve encore pure chez elle ; et le barbare Noirceuil lui enfonçant aussi-tôt des fers dans les oreilles, la prive promptement du seul organe qui lui reste. Nous rentrons.

Excitez-moi, coquines, dit-il aux quatre femmes ; je viens de décharger ; il faut que