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Charlotte également bas, du rendez-vous que je t’ai donné pour après demain… sois aussi exacte que moi, je ne t’en demande pas davantage.

Nous rentrâmes, je ne manque pas d’expliquer aussitôt à Clairwil, ce que je n’avais pu lui dire qu’en l’air. Ce projet est délicieux, me dit-elle. — Oui, mais tu ne vois pas où je veux le conduire ? — Non. — J’abhorre Charlotte. — Oh ! baise-moi, cher amour, comme je partage tes sentimens ! — Eh non, c’est quelle m’aime à la folie cette femme, c’est qu’elle veut toujours que je la fasse décharger, et rien ne m’ennuie comme ces préférences. Il n’y a qu’à toi, mon ange, qu’à toi seule au monde… que je pardonne de m’aimer — Quelle tête que la tienne, Juliette. — Conviens qu’elle est digne de toi ? — Oh oui, mon ange… Enfin, que fais-tu de Charlotte ? — Le lendemain du jour ou j’aurai ses trésors, j’envoye le billet, que tu vois, au mari, et j’espère que quand il y lira : je volerai tous les trésors de mon mari, et les donnerai, pour récompense, à celle qui me donnera le poison nécessaire à l’envoyer dans l’autre monde, j’espère, dis-je, que quand le cher époux verra ces