Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

punit, de cette manière, ceux qui le craignent, ou ne s’y livrent pas… Oh ! voilà des événement qui comblent mon bonheur, et perfectionnent ma tranquillité.

On arrivait à peine au château, qu’une berline, en poste, y parvenait par l’autre route ; elle entre dans la cour presque en même-tems que la compagnie. Une grande femme fort bien mise en descend, Juliette s’avance vers elle. — Juste ciel ! c’est la Durand ; c’est cette chère amie de madame de Lorsange, condamnée par les inquisiteurs de Venise, et que Juliette croyait avoir vue accrochée au plafond de la salle de ces terribles juges… Chère ame, s’écrie-t-elle, en se jetant dans les bras de son amie… par quel événement… grand Dieu… explique-toi… je ne sais où j’en suis : un salon s’ouvre, on s’y installe, et chacun écoute en silence, l’éclaircissement d’une aussi singulière aventure. — Ma chère Juliette, dit la Durand, avec tranquillité, tu revois celle que tu avais cru perdre dans les horreurs d’une mort violente, et qui, graces à ses intrigues, à son industrie, à sa science, te retrouve bien plus fortunée que jamais, puisqu’avec le bien considérable qu’elle a