Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/38

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voler avec impudence… Mais calme-toi, Clairwil, le crime nous aime, il nous favorise ; je t’en garantis le succès. — Confieras-tu nos projets à Borghèse ? — Non, je ne l’aime plus cette femme. — Oh foutre ! je la déteste moi. — Il faut s’en défaire le plutôt possible. — N’allons nous pas demain au Vésuve. — Tu as raison, il faut que les entrailles de ce volcan lui servent de tombeau. Quelle mort ! — Elle ne m’est venue dans la tête, que parce que je la suppose affreuse. — Je la lui voudrais plus cruelle encore. — Quand nous haïssons toutes deux… Oh ! nous haïssons bien. — Il faut dîner avec elle comme à l’ordinaire. — La flatter même. — Laisse-moi conduire cela, tu sais que la fausseté s’allie avec mon masque et mon caractère. — il faut la branler cette nuit. — Assurément. — Oh ! mon ! ange, comme nous allons êtres riches ! — Ce coup fait, il faut quiter Naples. — Et l’Italie. Il faut revoler en France, acheter des terres et passer nos jours ensemble. Que de voluptés nous attendent ! — Elles n’auront plus d’autres loix que nos desirs. — Il n’en sera pas une que nous ne puissions nous satisfaire à l’instant. — Oh cher amour ! qu’on est