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JULIETTE,


OU


LES PROSPÉRITÉS DU VICE.






Peu de jours après notre retour, le Roi nous fit proposer de venir voir sur un des balcons de son palais, l’une des fêtes les plus singulières de son royaume ; il s’agissait d’une cocagne. J’avais souvent entendu parler de cette extravagance ; mais ce que je vis était bien différent de l’idée que je m’étais faite.

Charlotte et Ferdinand nous attendaient dans un boudoir, dont la croisée donnait sur la place où devait avoir lieu la cocagne : le duc de Gravines homme de cinquante ans, très libertin et la Riccia furent les seuls admis avec nous. Si vous ne connaissez pas ce spectacle, nous dit le Roi dès que le chocolat fut pris, vous allez le trouver bien barbare. C’est ainsi que nous les aimons, sire, répondis-je ; et j’avoue qu’il y a long-tems que je voudrais en France, ou de semblables jeux, ou des