Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/109

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sa flagellation s’arrange ; ce que nos lecteurs vont voir pratiquer pour celle-ci, sera de même mis en usage pour les autres : chaque moine doit fustiger à son tour ; près de la victime est une très-jeune fille munie de tous les instrumens nécessaires à l’opération ; elle les présente au fouetteur qui choisit, à son gré, celui qui lui plaît le mieux, et qui quelquefois les emploie tous ; une autre fille, prise dans la classe des plus fortes, fouette le moine pendant qu’il opère, et l’un des jeunes garçons, agénouillé devant lui, le suce. Celle qui doit succéder à la fustigée, est contrainte à demeurer à genoux, les mains jointes, dans l’attitude de la douleur et de l’humiliation ; bien en face du fouetteur, elle lui demande grâce, elle l’implore, elle pleure ; et pendant ce tems un des moines, placé près de l’agent, l’exhorte à l’inhumanité la plus barbare, et lui représente que les plus grands dangers peuvent naître de sa commisération mal entendue.

Toutes les filles, même les plus jeunes, et celles qui sont grosses, toutes sont impitoyablement fouettées d’après ces principes ; chaque moine en expédie seize, tant par devant que par derrière ; presque toutes sont