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retournées, ce qui les désole d’autant plus, que la flagellation antérieure leur paraît avec raison bien plus douloureuse que l’autre ; et, en effet, comme ces scélérats recherchaient attentivement ce qui pouvait le mieux tourmenter ces malheureuses, ils avaient soin, en fustigeant les devans, de faire pénétrer dans l’intérieur du vagin les nœuds de la discipline dont ils se servaient alors, de manière à exciter dans cette délicate partie des douleurs excessivement vives ; et plus la victime se plaignait en ce moment cruel, plus elle criait, plus les libertins triomphaient, mieux ils bandaient, mieux ils se délectaient. Pas un pourtant ne déchargea, tant ils étaient accoutumés au vice, tant ils étaient blasés sur les scènes les plus fortes et les plus luxurieuses.

Celle-ci finie, la femme de quarante ans et la grosse femme de trente furent se placer sur un canapé ; deux filles allaient tour-à-tour se mettre dans leurs bras, et elles les contenaient ; alors les moines venaient faire subir à l’une ou l’autre de ces deux patientes un supplice de choix. Près de chaque victime étaient deux gitons ; dès que la pénitence était imposée, le bourreau venait se réfugier à son