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le nom de celle qu’on veut ; le régent l’occupât-il même alors, il faut qu’elle parte ; elle revient, quand on la renvoie, et le geolier, qui la raccompagne, remet, dans le cas du mécontentement, un billet cacheté pour la directrice, afin que la punition de la délinquante soit sur-le-champ inscrite au registre, qui doit être présenté le lendemain au régent de fonction.

Les visites faites, les déjeûners se servent ; de ce moment, jusqu’au soir, nous ne sommes plus interrompues que par les demandes particulières qui peuvent être faites ; mais elles sont rares, parce que les moines qui dînent au couvent y passent ordinairement la journée. À sept heures du soir en été, à six en hiver, le frère geolier vient chercher celles qui sont du souper ; il les conduit et les ramène lui-même, en observant de laisser pour la nuit celles que les moines ont fait inscrire à cet effet ; alors, celles-là se retirent dans les chambres de ceux qui les ont voulu, seulement accompagnées des filles de garde.

Des filles de garde ! interrompit Justine, quel est donc ce nouvel emploi ? — Le voici, répondit Omphale.

« Tous les premiers des mois, chaque