Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/191

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suivant l’usage, se rangèrent sur deux haies ; il jeta un coup-d’œil indifférent sur l’ensemble, compta les sujets, puis s’assit. Alors toutes furent l’une après l’autre relever leurs jupes devant lui, d’un côté jusqu’au dessus du nombril, de l’autre jusqu’au dessus des reins. Antonin reçut cet hommage avec l’apathie de la satiété ; puis, regardant Justine, il lui demanda brutalement comment elle se trouvait : ne la voyant répondre que par ses larmes, elle s’y fera, dit-il en riant ; il n’y a pas de maison en France ou l’on forme mieux une fille que dans celle-ci. Il prit la liste des coupables que lui présentait la directrice ; puis, s’adressant encore à Justine, il la fit frémir ; tout ce qui paraissait devoir la soumettre à ces libertins était pour elle un arrêt de mort. Il la fit asseoir sur le bord du canapé ; et dès qu’elle y fut, il lui fit découvrir la gorge par Victorine, et ordonna à une autre fille de relever les jupes jusqu’au nombril ; il s’approche, écarte les cuisses qu’on lui présente, et s’asseoit bien en face de ce con entrouvert ; une autre créature d’environ vingt ans vient se placer sur Justine, dans la même attitude ; en sorte que c’est un nouveau con qui s’offre au paillard, au lieu du visage de