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montrera facilement par elle le rapport de l’organisation de l’homme aux goûts qui l’auront affecté. Pédans, guichetiers, législateurs, racaille tonsurée, bourreaux, que ferez-vous, quand nous en serons-là ? que deviendront vos loix, votre morale, votre religion, vos potences, votre paradis, vos dieux et votre enfer, quand il sera démontré que tel ou tel cours de liqueurs, telle sorte de fibres, tel degré d’âcreté dans le sang ou dans les esprits animaux, suffisent à faire d’un homme l’objet de vos peines ou de vos récompenses ?

Poursuivons : les goûts cruels t’étonnent ?

Quel est l’objet de l’homme qui jouit ? n’est-il pas de donner à ses sens toute l’irritation dont ils sont susceptibles, afin d’arriver mieux et plus chaudement à la dernière crise ?… crise précieuse qui caractérise la jouissances de bonne ou de mauvaise, en raison du plus ou moins d’activité dont s’est trouvée cette crise ?… Or, n’est-ce pas un sophisme insoutenable que d’oser dire qu’il est nécessaire pour l’améliorer qu’elle soit partagée de la femme ? N’est-il donc pas visible que la femme ne peut rien partager avec nous sans nous prendre, et que ce qu’elle dérobe doit nécessairement être à nos dépens ? Et de quelle nécessité est-il