Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/256

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servent d’accolites, dix ou douze culs l’environnent, la farce infâme s’accomplit, et dès que l’hostie est devenue Dieu, Ambroise la saisit des mains de son confrère, la place au fondement de Justine, et voilà nos moines tour-à-tour pilant, enfonçant de leurs vits écumeux l’abominable Dieu du christianisme, qu’ils blasphêment, qu’ils injurient, et qu’ils couvrent de foutre au fond du plus joli des culs, en mourant de plaisir[1]. On retira Justine sans mouvement ; l’obligation de servir de tels désordres l’avait privée de sa raison ; il fallut la porter dans sa cellule, où elle pleura long-tems le crime, à ses yeux exécrable, où on l’avait employée sans son consentement. Quel gré ne sut-elle pas à la nature de l’avoir privée du pouvoir d’assister plus long-tems à cette affreuse céré-

  1. S’il y a quelque chose de singulier dans le monde, c’est le monstrueux abrutissement des hommes qui ont persisté si long-tems, et qui persistent encore à supposer qu’il soit possible que les paroles magiques d’un prêtre puissent réussir à faire incorporer l’Éternel dans un morceau de pâte ! Après tant de siècles d’erreurs, un rayon de philosophie paraît luire. Une nation qui se régénère, semble vou-