Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/291

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passant insensiblement du mépris à la haine j’en étais au point de lui desirer du mal ; je suis fâché de ne lui avoir pas cherché querelle, me disais-je, désespéré de ne l’avoir pas battue ; il doit y avoir du plaisir à battre une femme quand on en a joui… mais je puis me dédommager de cette retenue… je puis lui faire de la peine ; je n’ai qu’à divulguer sa conduite, elle sera perdue de réputation ; ne pouvant jamais se marier, elle deviendra sans doute extrêmement malheureuse ; et cette affreuse idée, faut-il le dire, fit aussi-tôt jaillir mon foutre avec mille fois plus de volupté, que lorsqu’il s’écoulait dans le cul de Sophie.

Rempli de cet affreux projet, j’évitai ma sœur le lendemain, et fus confier toute mon aventure à un jeune cousin-germain, plus âgé que moi de deux ans, de la plus jolie figure du monde, et qui, pour me prouver l’effet de ma confidence, me fit à l’instant palper un vit très-dur et très-gros. Tu ne me dis rien que je n’aie éprouvé, me dit Alexandre, j’ai, comme toi, foutu ma sœur, et comme toi, je déteste aujourd’hui l’objet de mes luxures ; vas, mon ami, ce sentiment est bien naturel : il est impossible d’aimer ce que l’on a foutu ; veux-tu me croire ; mêlons nos jouissances et