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lire, et certes, Alexandre n’était pas moins enthousiasmé que moi en parcourant les beautés de ma sœur ; il la baisait, il la maniait par-tout, et la pauvre Sophie jetant des yeux humides sur moi, semblait me reprocher ma perfidie. Henriette se conduisait de même ; il était facile de voir que ces deux charmantes créatures n’avaient écouté que la voix du plaisir, en se livrant à leurs amoureux respectifs ; mais que la pudeur combattait violemment en elles la prostitution à laquelle on les forçait.

Allons, trève de pleurs, de regrets et de cérémonies, dit Alexandre ; mettons-nous à l’ouvrage, et tâchons que la plus lascive volupté préside aux jeux que nous allons célébrer tous quatre. Assurément ses vœux furent remplis, et rien d’aussi luxurieux que les orgies où nous nous livrâmes. Mon cousin foutit ma sœur deux fois en con et trois en cul. Il redressa mes idées sur la jouissance des femmes : j’essayai ; et l’épreuve ne servit qu’à me convaincre que, si la nature avait placé là l’autel de la génération, elle n’y avait pas réuni ceux du plaisir. M’appesantissant peu sur l’inconséquence, je ne pensai qu’à la venger par un hommage constant au