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tences ; en un mot, nous les avilîmes au point de leur cracher au visage et de leur chier sur la gorge, de leur pisser dans la bouche et dans le con, tout en les accablant d’injures et de sarcasmes. Elles pleurèrent, nous en rîmes ; nous ne voulûmes pas qu’elles mangeassent avec nous cette fois ; elles nous servirent nues ; et, les ayant fait r’habiller, nous prîmes congé d’elles, à grands coups de pieds au cul. Ah ! combien les femmes deviendraient plus modestes, si elles pouvaient sentir dans quelle dépendance leur libertinage les met[1].

Comme nous nous étions promis d’agir chacun de notre côté, sans nous rien dire, je perdis Alexandre de vue pendant près de six semaines, et profitai de cet intervalle pour dresser contre l’infortunée Sophie les batteries dont vous allez voir les effets. Ma sœur, naturellement très-ardente, céda avec autant de facilité aux instigations d’un autre de mes amis, qu’elle s’était rendue à mon cousin, et ce fut avec cet ami que je la fis surprendre. Je ne vous peins point la fureur de ma mère, elle fut

  1. Qu’on ne vienne donc plus nous dire que cet ouvrage est immoral, dès qu’il sert de preuve à cette assertion.