Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/298

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sévérité, elle deviendra furieuse, et Sophie est perdue. — Comment, perdue ? — Elle la mettra au couvent, — La belle punition ! oh ! je veux mieux que cela pour Henriette. — Et, jusqu’où veux-tu porter ta rage ? — Je veux qu’elle soit déshonorée, flétrie, ruinée sans ressource ; je veux qu’elle mandie son pain à ma porte, et jouir du plaisir de lui en refuser. Bon ! dis-je à mon ami ; en ce cas, j’avais bien raison de penser que je l’emporterais sur toi… Mais, silence, je ne puis rien expliquer maintenant ; convenons d’agir chacun de notre côté, et nous nous rendrons compte de nos opérations ; celui des deux qui l’emportera recevra de l’autre une discrétion, le veux-tu ? J’accepte, me dit Alexandre ; mais il faut en jouir de nouveau, avant que de les travailler, et comme ma mère était encore absente, nous arrangeâmes la dernière entrevue où s’était passé la première. Nous nous livrâmes cette fois à bien plus de libertinage, que nous ne l’avions fait jusqu’alors, et nous finîmes par insulter grièvement les anciennes idoles de nos cultes. Nous les liâmes ventre contre ventre, et les fustigeâmes toutes deux près d’un quart-d’heure en cette posture ; nous les souffletâmes, nous leur imposâmes des péni-