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Le local en était le cabinet voluptueux dans lequel Moldane m’avait introduit déjà ; une très-jolie gouvernante de dix-huit ans, attachée depuis trois semaines à Joséphine, qui me parut dans la confidence et dans les bonnes grâces de Moldane, devait faire le service des bacchanales projettées. Elle ne sera pas de trop, me dit le conseiller ; tu vois comme elle est jolie, et je te la garantis aussi libertine qu’aimable. Tiens, poursuivit Moldane en troussant Victoire par derrière, vois, mon ami, s’il est possible de trouver un plus divin cul ! Il est beau, dis-je en le maniant ; mais je me flatte qu’après avoir vu ceux de vos deux jolis enfans, ce ne sera plus à celui-ci que vous accorderez la préférence. Cela pourra bien être, me répondit Moldane ; mais en attendant, je t’avoue que j’aime beaucoup celui-là ; et il le baisait… le gamahuchait de tout son cœur. Allons, Jérôme, me dit-il enfin, vas chercher nos victimes, et amènes-les-moi nues. Suis Jérôme, Victoire ; vas présider à cette toilette ; je vais, en vous attendant, me pénétrer des idées lubriques dont l’exécution doit embellir la scène… Je vais faire des projets, et nous exécuterons.

Victoire et moi, nous passâmes chez les