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qu’il connaisse Joséphine ? — Je n’en saurais douter. — Charnellement ? — Je ne le crois pas ; et mon homme sortit, sans vouloir proférer une parole de plus. Quelques instans avant je fus prévenir Joséphine du desir qu’on avait de la posséder seule. Elle frissonna : pourquoi donc ne m’accompagnes-tu pas, me dit-elle en m’accablant de caresses ? — Je ne le puis. — Oh ! mon ami, mes pressentimens sont affreux ; je ne te reverrai peut-être jamais ? — Quelle extravagance ! Oh ! Joséphine, on vient, du courage ; et l’homme de l’art lui ayant présenté la main pour descendre, je l’embarquai, de concert avec lui, dans une voiture anglaise qui la fit bientôt disparaître à mes regards, non sans jeter toute mon existence dans un trouble voluptueux qu’il est plus facile de sentir que de peindre.

FIN DU SECOND VOLUME