Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion, allait y procéder enfin tout de bon, lorsqu’on vint lui annoncer précipitamment qu’une des femmes du sérail allait enfanter. C’était l’usage ; dès que la ponte avait lieu, on avertissait le sultan, qui, dans pareil cas, se conduisait de la manière que nous allons détailler.

Vous auriez bien pu attendre un instant, dit-il d’abord à la vieille, qui l’interrompait, j’allais foutre… N’importe, vos ordres sont de m’avertir, vous les exécutez, je n’ai rien à dire. Détachez cette fille, elle me suivra ; destinée à vous remplacer un jour, je veux qu’elle apprenne à me servir. Justine, la vieille et Bandole se transportent donc dans la cellule de celle qui était sur le point d’accoucher. C’était une jeune fille de dix-neuf ans, belle comme le jour, déjà dans les crises de la première douleur. Bandole et la vieille la saisissent, la placent sur une machine différente de celle où on les attachait pour être foutues, mais pour le moins aussi incommode. Là, la victime étendue sur une planche en bascule, avait le chef et les pieds fort bas, ses reins seuls étaient élevés ; son accouchement ainsi ne pouvait être que très-périlleux, et cette circonstance n’était pas