Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/39

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une de celles qui flattait le moins notre libertin. À peine cette belle fille fut-elle assise sur ce lit de misère, qu’elle commença à jeter les hauts cris. Ah ! dit Bandole en la palpant, l’accouchement sera difficile, je le vois ; je suis bien-aise, Justine, de cette occasion pour te faire admirer mon adresse. Afin de s’assurer encore mieux de l’état de la patiente, il lui enfonce un doigt dans la matrice ; cela est certain, elle souffrira, dit-il avec joie ; c’est par les pieds que veut se dégager l’enfant ; nous serons obligés d’avoir recours à des moyens terribles. Puis, au bout d’un instant, voyant que les mêmes symptômes se prolongent… allons, poursuit-il, il n’y a plus d’autre moyen, il faut que la mère périsse, si je veux sauver l’enfant ; et comme celui-ci peut encore me donner un très-grand plaisir, et que l’autre ne me sert plus à rien, je serais un fou de balancer… Et la malheureuse entendait son arrêt ; le brutal ne prenait aucune précaution pour lui en déguiser l’horreur. Je n’ai plus de ressources que dans l’opération césarienne, continua-t-il, et j’y vais procéder. Il développe, prépare tous ses instrumens, et se met en devoir d’inciser le flanc ; l’ouverture faite,