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le sanctuaire ; les deux cierges vont être apportés près de l’image miraculeuse ; elle sera dévoilée devant vous ; vous l’imiterez, Justine ; vous vous dépouillerez comme elle ; et vous sentirez que cette complète nudité que j’exige de vous, laquelle serait peut-être un crime aux yeux des hommes, ne devient aux nôtres qu’un moyen de justification de plus. Alors le jeune garçon sort en désordre du confessionnal, prend les cierges, les pose sur l’autel, y grimpe, et dévoile l’image. Justine, éblouie par les illusions de son ardente piété, n’entend rien, ne voit rien, et se prosterne ; mais Severino, la relevant avec dureté, lui dit : Non ; vous n’aurez ce droit-là que quand vous serez nue, il faut ici l’humiliation la plus grande… la plus complète. — Oh ! mon père, pardon ; et dans l’instant la pieuse Justine n’offre plus que les beautés de la nature aux yeux libertins de son cafard. À peine a-t-il apperçu ce beau corps, qu’il hennit de lubricité ; il le tourne et le retourne de toutes parts ; et, sous le prétexte d’examiner la marque flétrissante, le coquin observe en détail la superbe chute de reins et les délicieuses fesses de Justine. Allons, lui dit-il, agenouillez-vous mainte-