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position des sujets qui devaient assister aux soupers ; lorsque Justine sera instalée, nous verrons son institutrice achever les détails dont nous ne donnons préalablement ici que ce qui est nécessaire à l’intelligence de la première scène. Reprenons-en le fil.

Les seize filles qui composaient les assistantes de ce premier souper, dont dix à table, et les six autres servant, étaient toutes seize si distantes par l’âge, qu’il serait impossible de les peindre en masse.

Commençons par les six acolites ; nous parlerons ensuite des dix conviées. Ces six servantes n’étaient pas d’une caste différente que les autres filles ; cet emploi se remplissait tour-à-tour ; toutes y passaient à leur rang. Nous verrons bientôt Justine recevoir ces explications. Le service cette fois-ci était fait par les créatures que nous allons peindre.

La première avait à peine dix ans, un minois chiffonné, de jolis traits, une peau très-fine et fort blanche, un petit cul à peine indiqué, l’air humilié de son sort, craintive et tremblante.

La seconde avait quinze ans ; même embarras dans la contenance, l’air de la pudeur