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Le premier n’avait que huit ans ; c’était la figure de l’Amour même ; le petit fripon était nu entre Ambroise et Jérôme, qui, tous deux, le baisaient, le branlaient, lui maniaient les fesses, à l’envi l’un de l’autre.

Le second avait treize ans, joli comme un ange, l’air doux et fin, de beaux yeux, il était nu de la ceinture en bas, son cul blanc et mignon faisait plaisir à voir.

Le troisième avait seize ans, fait à peindre, une figure enchanteresse, et déjà le plus joli vit du monde.

Le quatrième et le cinquième étaient tous deux pris dans les classes d’agens ; l’un avait vingt-deux ans, l’autre vingt-cinq, tous deux grands et bien faits, de superbes cheveux et de monstrueux vits ; il était impossible d’empoigner celui du dernier, il avait au moins sept pouces de circonférence sur dix de long.

La première des dix filles conviées, prise dans la classe des pucelles, avait huit ans, c’était une petite rose flétrie, avant que la saison ne dût l’entr’ouvrir, peut-être cela serait-il devenu joli ; mais, fanée par le libertinage, que pouvait-on attendre d’un tel sujet ! À quel point ne faut-il pas avoir porté