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de quelques vestiges de verges qui, graces à la pureté de son sang, disparurent bientôt… de quelques attaques sodomites qui, dirigées par des membres ordinaires, ne la déformaient nullement ; à cela près de tout cela, disons-nous, notre héroïne, âgée de dix-huit ans lors-qu’elle sortit de chez Rodin, y ayant d’ailleurs été bien soignée, bien nourrie, n’avait encore rien perdu, ni de ses forces, ni de sa fraîcheur ; elle entrait dans cet âge heureux où il semble que la nature fasse un dernier effort pour embellir celles que sa main destine aux plaisirs des hommes. Sa taille était mieux prononcée, ses cheveux plus épais, plus longs, sa peau plus fraîche, plus appétissante ; et sa gorge, très-ménagée par des gens peu friands de cette partie, avait acquis plus d’embonpoint et de rondeur ; c’était donc une très-belle fille que Justine, une créature bien capable d’allumer chez des libertins, les plus violens desirs… les plus irréguliers… les plus lascifs.

Ainsi, plus irritée, plus affligée que physiquement maltraitée, Justine se mit en marche dès le même soir ; mais se guidant mal, et ne demandant rien, elle ne fit que tourner autour de Paris, et le quatrième jour de son