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tignais ; mes mains repassaient par devant, et lui arrachaient barbarement le poil follet dont l’avait orné la nature. Mille cruelles idées viennent ici troubler mon imagination ; je me détermine à retarder ma décharge, afin que rien ne puisse rallentir le feu qui les inspire ; je me rappelle l’affreux projet formé sur le cadavre de madame de Moldane… Je me ressouviens de tout ce qui m’a été dit sur les de d ces de la jouissance d’un cadavre fraîchement assassiné et du désespoir où m’a mis l’impétuosité de mes desirs, en m’empêchant jadis de consommer ce crime ; je décule, je jette des yeux hagards sur le corps sanglant d’Alberoni je le déculotte, il était encore chaud ; j’apperçois de superbes fesses, je les baise ; c’est avec ma langue que je prépares les voies ; je m’introduis, et me trouve si bien de l’expérience, que c’est dans le cul de l’amant assassiné par moi, qu’en baisant celui de la maîtresse que j’assassinerai bientôt de même, que c’est-là, dis-je, qu’avec d’indiscibles frémissemens de plaisir, mon foutre s’élance à grands flots.

Les attraits d’Héloïse, son désespoir, ses larmes, l’état d’anxiété où je plongeais son ame, par les menaces dont je l’accablais, la