Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/30

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classe-là que dans l’autre : il semblait que je méprisasse trop les femmes pour m’en composer des victimes, et qu’ainsi, que les jeunes garçons devaient, par leurs appas, me procurer des voluptés plus sensuelles, ils devaient être de même plus délicieux à supplicier. D’après cette hypothèse, confirmée par des faits, il n’y avait pas de semaine où je n’en immolasse trois ou quatre, et toujours par de nouveaux tourmens. Quelquefois j’en lâchais un couple dans un grand parc, environné de hauts murs, et duquel il était impossible de s’échapper ; là, je les traquais comme des lièvres ; je les cherchais, parcourant mon parc à cheval, et quand je les avais pris, je les suspendais à des arbres par des coliers de fer ; on établissait au-dessous un grand feu qui les consumait en détail ; d’autres fois je les faisais courrir devant mon cheval, et les piquais à grands coups de fouet dans les reins ; s’ils tombaient, je leur faisais passer mon coursier sur le ventre, ou je leur brûlais la cervelle à coups de pistolet. Souvent j’employais des supplices plus raffinés encore, et dont l’exécution n’était bonne que dans l’ombre et le silence du cabinet ; et toujours, pendant ces expéditions, la fidèle Clementia