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CHAPITRE XX.


Aventures de Villefranche. — Prison. — Ce que retire Justine des amis qu’elle envoie chercher, — Comme ses juges la traitent. — Évasion. — Voyage de Paris. — Qui elle retrouve.


Justine et sa conductrice voyageaient dans un petit charriot attelé d’un cheval, qu’elles conduisaient du fond de leur voiture. Là étaient les marchandises de madame Bertrand, avec une petite fille de quinze mois, qu’elle nourrissait, et que la trop compatissante Justine ne tarda pas, pour son malheur, de prendre dans une aussi grande amitié, que pouvait le faire celle qui lui avait donné le jour.


C’était une assez vilaine femme que cette Bertrand ; soupçonneuse, bavarde, commère, ennuyeuse et bornée : ce peu de mots la peint au naturel. On descendait, régulièrement chaque soir, tous les effets dans l’auberge, et l’on