Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/341

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donc à l’obéissance la plus entière, lui seul peut quelque chose à ton procès, et tu es perdue si tu résistes ; pour moi, Justine, je te le déclare, absolument dégoûté de toi, je n’y serai pas ; mais si mes amis dont tu n’es point connue, t’acceptent, on viendra te prendre à l’entrée de la nuit, tu suivras tes gardes ; une fois aux pieds de tes juges, tu te laveras de ton mieux, tu établiras ton innocence de la manière la plus persuasive, et tu te prêteras sur-tout à tout ce qui te sera proposé. Voilà l’unique service que je puisse te rendre, adieu ; tiens-toi prête à tout évènement, et sur-tout ne me fais pas faire de fausses démarches, car tu ne me retrouverais de tes jours. À ces mots, Saint-Florent qui n’avait pas cessé d’agiter son vit tout en raisonnant, ordonne à Justine de montrer son cul ; il y applique cinq ou six claques de toute la vigueur de son bras ; il enfonce dans les chairs des ongles meurtriers, et laisse tomber sur les cuisses de cette malheureuse le résultat honteux de ses scélératesses. Il disparaît en laissant au geolier des ordres de resserrer de plus en plus la coupable, mais de la livrer néanmoins à Cardoville, s’il se présente pour l’emmener.

Rien n’égalait la perplexité de Justine. N’a-