Or, Dieu, ne peut remplir ce vide, ni par sa propre substance, ni par des portions de matière ; car Dieu ne saurait contenir de la matière : donc il y a du néant dans la divinité.
Ici nos adversaires prennent un ton plus doux ; quand nous disons, prétendent-ils, que Dieu créa l’ame humaine, cela veut dire seulement qu’il la forma, il faut convenir que cette modification de terme n’apporte pas un grand changement dans la dispute.
Si Dieu a formé l’ame humaine, il l’a formée de quelque essence ; c’est dans l’esprit ou dans la matière qu’il a puisé.
Ce n’a pu être dans l’esprit, parce qu’il n’y en a qu’un seul, qui est l’infini, ou Dieu lui-même ; or, tout le monde sent qu’il est absurde de supposer l’ame une portion de la divinité. Il est contradictoire de se rendre un culte à soi-même ; c’est ce qui arriverait, si l’ame était une portion de Dieu ; il ne l’est pas moins qu’une substance punisse éternellement une portion détachée d’elle-même ; en un mot, dans cette hypothèse, ne venez donc point me parler ni d’enfer ni de paradis ; car il serait absurde que Dieu punît ou récompensât une substance émanée de lui.
Dieu a donc formé l’ame de matière, puis-