Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/54

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plice de cette gueuse m’irriterait infiniment. Elle est d’un intérêt puissant dans les pleurs ; et je voudrais, poursuivit ce libertin en se branlant, lui en faire couler de réelles. — Eh bien ! mon ami, dit Verneuil, j’y consens ; mais voici les deux conditions que j’y mets. La première, qu’en tuant ma femme, tu me céderas la tienne, que j’aime beaucoup, et que je desire m’approprier. — Accordé, s’écrièrent à-la-fois d’Esterval et Dorothée. La seconde clause, poursuivit Verneuil, est que le supplice que tu prépares à ma digne compagne soit épouvantable… qu’il s’exécute dans une chambre extrêmement voisine de celle où, pendant ce tems-là, je foutrai la tienne, afin que je décharge aux cris de ta victime. — Je souscris à tout cela, dit d’Esterval ; mais j’exige également une condition de mon côté : il me faut une femme ; je te demande Cécile ; il sera délicieux pour moi d’épouser la fille, les mains teintes encore du sang de la mère. — Oh ! mon père, s’écria Cécile en frémissant de cette affreuse idée, pourriez-vous consentir à me sacrifier ainsi ? — Assurément, dit Verneuil, et la répugnance que tu montres cimente le contrat… Je le signe. D’Esterval, vous avez ma parole ; formez un peu cette petite fille,