Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ridicules mariages, en laissant les deux sexes libres de se chercher et de se trouver réciproquement ce qu’il leur faut Quel bien établissent les mariages dans la société ? bien loin d’en resserrer les nœuds, ils les brisent ; lequel, selon vous, paraît le plus uni, ou d’une seule et même famille, comme le serait alors chaque gouvernement de la terre, ou de cinq ou six millions de petites, dont les intérêts, toujours personnels, divisent nécessairement l’intérêt général, et le combattent perpétuellement Quelle différence d’union… de tendresse entre tous les hommes, si tout également, frères, pères, mères, époux, en cherchant à se combattre ou à se nuire, nuisaient ou combattaient, alors ce qu’ils auraient de plus cher ; mais cette universalité, direz-vous, affaibliraient les liens ; il n’y en aurait plus à force d’en avoir. Eh, qu’importe ! il vaut bien mieux qu’il n’y en ait d’aucune espèce que d’en avoir, dont le but ne peut être que de troubler ou que de nuire. Jettons un coup-d’œil sur l’histoire. Que seraient devenus les ligues, les différens partis qui ont déchiré la France, parce que chacun suivait sa famille, et s’unissait à elle pour combatre, que tout cela, dis-je, serait-il